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rent obligés de tirer un coup de fusil chargé à petit plomb sur l’un d’eux, qui eut l’audace d’arracher un de nos sacs. Le plomb l’atteignit au dos ; alors il abandonna le sac, fit quelques pas en s’enfuyant, et ensuite tomba ; mais il se releva bientôt et marcha.

» Ils observèrent en passant un grand nombre d’Indiens rassemblés sur une colline, tenant des piques à la main, mais qui se dispersèrent à la voix de leur compatriote, excepté cinq ou six, l’un desquels semblait être un homme d’importance : il était robuste et bien fait, d’une physionomie ouverte, avait le visage peint, le corps tatoué, portait un hahou ou vêtement meilleur que celui des autres, et un grand chapeau de longues plumes noires ; il aborda nos gens ; et, pour les saluer, il étendit ses bras avec les deux mains fermées qu’il éleva au-dessus de sa tête, les ouvrit ensuite le plus qu’il lui fut possible, et les laissa retomber peu à peu sur ses côtés. Le porte-étendard donna son pavillon blanc à cet homme, qui paraissait être le chef de l’île ; celui-ci le remit à un autre, qui le porta devant eux le reste du jour.

» Avant l’arrivée de cet homme, les insulaires avaient averti les Anglais de l’approche de leur eri ou eriki. Comme en nous faisant des présens, continue Forster, ils avaient prononcé le mot héo[1], ce qui signifie ami, nous allâmes offrir des dons à l’eri en prononçant

  1. Hoa aux îles de la Société, et oua à celle des Amis.