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et rempli d’ordures ; l’eau y était dégoûtante ; et cependant les insulaires en burent avec beaucoup d’avidité. Le capitaine faisait des échanges avec les naturels, dont le nombre était diminué de moitié ; les autres étaient probablement allés dîner : nous remarquâmes de nouveau que la quantité des femmes n’était pas du tout proportionnée à celle des hommes. Le matin elles étaient tout au plus au nombre de quinze ; alors il n’en restait que sept. Elles n’étaient ni réservées ni chastes ; et pour un petit morceau d’étoffe les matelots assouvissaient leur passion. Leurs traits avaient assez de douceur ; mais leurs grands chapeaux pointus leur donnaient l’air des prostituées de profession.

» Quelques officiers, dit Cook, quittèrent le rivage vers neuf heures du matin, et prirent un sentier qui les conduisit vers la partie sud-est de l’île ; ils furent suivis d’une foule nombreuse d’insulaires qui se pressaient autour d’eux. Ils ne s’étaient pas encore avancés bien loin, lorsqu’un homme d’un moyen âge, le visage barbouillé d’une peinture blanche, parut tenant une lance à la main ; il s’avança près de nous, et fit signe à ses compatriotes de se tenir éloignés, et de ne pas inquiéter nos gens. Après y être parvenu, il mit au bout de sa lance un morceau d’étoffe blanche, et conduisit la marche avec ce signal de paix. La plus grande partie du terrain, le long du chemin, parut stérile. Il était composé d’argile dure, et partout couvert