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dées, afin de nous tenir au vent de l’île, et aussi près que nous le pourrions, pour chercher un mouillage le lendemain. Nous eûmes en même temps l’occasion de remarquer l’exactitude avec laquelle notre vaisseau trouvait la longitude. Nous étions arrivés directement à cette île, quoique plusieurs autres navigateurs, tels que Byron, Carteret, Wallis et Bougainville, l’eussent manquée, après avoir pris leur point de départ d’une île aussi peu éloignée que celle de Juan Fernandès. Il paraît que le capitaine Carteret s’égara uniquement à cause d’une latitude fautive dans les tables géographiques qu’il consulta. Nous admirions avec raison la construction ingénieuse de nos deux montres marines. Malheureusement celle de M. Arnold s’arrêta immédiatement après avoir quitté la Nouvelle-Zélande, au mois de juin 1773 ; mais celle de M. Kendall a marché parfaitement jusqu’à notre retour en Angleterre. Il semble cependant que dans une longue route il faut plus compter sur les observations des distances de la lune au soleil et aux étoiles, si elles sont faites avec de bons instrumens, que sur les garde-temps. La méthode de déduire la longitude d’après les distances du soleil et de la lune, ou de la lune et des étoiles, une des découvertes les plus précieuses qu’ait faites la navigation, doit immortaliser ses premiers inventeurs. Tobias Mayer, professeur allemand à Gottingen, fut le premier qui entreprit la tâche laborieuse de calculer des tables à cet effet ; et le parle-