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n’avaient été ni assez fumés ni assez séchés. L’équipage ne recevait d’ailleurs que les deux tiers de sa ration ordinaire ; mais une si petite quantité de biscuit étant à peine suffisante quand il est bon, était bien loin de l’être alors qu’il y en avait la moitié de pouri. Les hommes ne se plaignaient point : ce jour cependant le premier aide du maître vint dire avec amertume au capitaine que ni lui ni ses camarades n’avaient de quoi se rassasier ; et lui montra en même temps des restes de son pain pouris et puans. Ses remontrances eurent de l’effet, et tout l’équipage reçut une ration ordinaire. Le capitaine sembla recouvrer ses forces à mesure que nous avançâmes vers le sud ; mais ceux qui étaient attaqués de rhumatismes se trouvaient aussi indisposés que jamais. »

Cook continue ainsi : « Le vent ayant tourné au nord, et la brume continuant, je courus à l’est, sous les basses voiles et les huniers, tous les ris pris. Mais nous ne pûmes pas long-temps porter ces voiles ; car, avant huit heures du soir, le vent, qui devint une tempête, nous obligea de mettre en travers sous le perroquet d’artimon, jusqu’au matin du 16 ; le vent ayant alors beaucoup diminué et passé à l’ouest, on hissa les basses voiles et les huniers, tous les ris pris, et je fis route au sud. Bientôt le ciel s’éclaircit, et soir notre latitude fut de 56° 48′ sud, et notre longitude de 119° 10′ ouest.

» Nous continuâmes ainsi jusqu’au 18, que