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Je me procurai dans cette île environ cent cinquante petits cochons, deux fois autant de volailles, des ignames, et autant de bananes et de cocos que nous eûmes de place pour les mettre. Si notre séjour avait été plus long, sans doute j’en aurais acheté davantage, ce qui montre la fertilité du sol.

» Tasman découvrit le premier ces îles en 1642 et 1643, et il les appela Amsterdam et Middelburg ; mais les naturels du pays donnent à la première le nom de Ton-ga-ta-bou, et à la seconde celui d’Eouâh. Elles sont situées entre 21° 29′, et 21° 3′ de latitude sud, et d’après les observations faites sur les lieux, entre 174° 40′ et 175° 15′ de longitude ouest.

» Eouâh, la plus méridionale, a environ dix lieues de tour, et elle est assez haute pour qu’on la voie à douze lieues. La plus grande partie des bords de cette île est couverte de plantations et surtout sur les côtes sud-ouest et nord-ouest. L’intérieur est peu cultivé, quoique très-propre à l’être. Ses campagnes en friche accroissent cependant la beauté du pays ; car on y voit un mélange agréable de cocotiers et d’autres arbres, des prairies revêtues d’une herbe épaisse, çà et là des plantations et des chemins qui conduisent à chaque partie de l’île, dans un si joli désordre, que l’œil aime à se reposer sur ces points de vue.

» Le mouillage, que j’ai nommé la rade anglaise, parce que la Résolution et l’Aventure ont été les premiers vaisseaux qui y aient laissé