Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/214

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pèce. Nous aperçûmes aussi une femme dont le visage à demi rongé était extrêmement dégoûtant. Je ne me souviens pas d’avoir rien vu de si horrible : ces malades cependant paraissaient peu affligés de leur état ; ils faisaient des échanges avec autant d’activité que les autres, et ils nous offraient des provisions à acheter.

» À midi nous retournâmes dîner à bord avec le chef. Il s’assit à table, mais il ne mangea rien ; ce qui était d’autant plus extraordinaire, que nous avions du porc frais rôti. Après dîner nous allâmes une seconde fois à terre, où nous fûmes encore reçus par une foule d’Indiens. »

Forster père fit ensuite une promenade dans l’intérieur du pays ; il en parle ainsi : « Les insulaires poussèrent des cris de joie à notre débarquement, comme le matin ; la foule était aussi nombreuse. On fit beaucoup d’échanges ; mais les provisions étaient rares, et nous ne trouvions point de chaddecks, parce que la saison n’était pas assez avancée. M. Hodges et moi, suivis d’un domestique et de deux insulaires qui voulurent bien nous servir de guides en cas de besoin, nous gravîmes une colline, afin d’examiner de nouveau l’intérieur du pays. Nous traversâmes de riches plantations ou jardins, enfermés, comme on l’a dit ci-dessus, par des haies de bambou ou des haies vives d’erythrina. Arrivés à un petit sentier entre deux enclos, nous vîmes des ignames et des bananiers plantés des deux côtés avec autant