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larité. Il portait sa barbe coupée ou rasée, ses cheveux noirs et frisés en petites boucles, et brûlés à la pointe. On distinguait sur chacun de ses bras des taches circulaires à peu près de la grandeur d’un écu, composées de plusieurs cercles concentriques de points tatoués à la manière des Taïtiens, mais qui n’étaient pas noirs. On remarquait encore d’autres piqûres noires sur son corps. Un petit rouleau était suspendu à chacun des trous de son oreille ; le petit doigt manquait à sa main gauche. Il garda long-temps le silence ; d’autres insulaires qui arrivèrent après lui furent plus communicatifs ; ayant accompli la cérémonie de toucher les nez, ils parlèrent un langage inintelligible pour nous.

» Les navires étaient entourés par les pirogues, chacune montée par trois ou quatre hommes, qui faisaient beaucoup de bruit et montraient ce qu’ils avaient à vendre, en appelant pour attirer des acheteurs. Leur langage n’était pas désagréable ; mais ils prononçaient sur une espèce de ton chantant tout ce qu’ils disaient. Plusieurs vinrent sur le pont ; un entre autres que nous reconnûmes pour un chef à l’autorité qu’il semblait avoir sur les autres. Cook lui donna une hache, des clous et d’autres choses qui lui causèrent une grande joie ; il gagna ainsi l’amitié de ce chef, qui se nommait Tiouny.

» Il admirait beaucoup nos étoffes et nos toiles anglaises ; mais il donna ensuite la pré-