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l’huile[1] ; il ne voulut goûter d’aucun de nos mets. Ses sujets ne furent pas si réservés.

» O-tou ayant vu, dit Forster, l’épagneul de mon père, qui était un très-beau chien, malgré la malpropreté qu’il avait prise à bord du vaisseau par le contact du goudron et du brai, témoigna un grand désir de l’avoir, et on le lui donna sur-le-champ. Il commanda à un de ses gentilshommes ou hoas, d’en avoir soin, et, conformément à ses ordres, cet homme porta toujours le chien derrière sa majesté.

» Dès qu’on eut déjeuné, le capitaine Cook prit dans sa chaloupe le roi, sa sœur, et autant de personnes qu’il put y en entrer, et il les ramena à Oparri. Le capitaine Furneaux offrit au roi deux chèvres, un mâle et une femelle. Nous avions très-bien fait comprendre à O-tou le prix des chèvres. Pendant le passage, il nous adressa beaucoup de questions sur ces animaux, qui absorbaient toute son attention. Nous lui répétâmes souvent de quoi ils se nourrissaient et comme il fallait les soigner. Dès que nous fûmes à terre, je lui montrai un coin de terre couvert d’herbe, à l’ombre de quelques arbres à pain, et je l’avertis de les laisser toujours dans de pareils endroits. Le rivage était couvert, à notre débarquement, d’une foule d’insulaires, qui témoignèrent par des acclamations leur joie de revoir leur souverain. Une vieille femme respectable, mère de Toutahah, vint à la rencontre du capitaine. Elle le

  1. Du beurre.