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une place dans le muséum britannique. Banks regarda comme très-importante l’acquisition d’un pareil compagnon de voyage, et la suite fit voir qu’il ne s’était pas trompé. Il prit aussi avec lui deux peintres, l’un pour dessiner le paysage et les figures, et l’autre pour peindre les objets d’histoire naturelle.

Cook partit de Plymouth le 26 août 1768, relâcha à Madère, à Rio-Janeiro, et enfin, le 3 janvier 1769, il eut connaissance de la Terre du Feu. Le 14, il entra dans le détroit de Le Maire. Le lendemain on mouilla le long de la Terre du Feu ; on y eut avec les naturels une entrevue pendant laquelle Cook eut occasion de reconnaître la justesse du récit de Bougainville. Le lendemain il arriva une aventure très-singulière aux savans qui faisaient partie de l’expédition. Elle prouve que, si la raison a quelque puissance sur nos sens, ceux-ci à leur tour exercent un pouvoir que la raison la plus exercée ne saurait vaincre.

De grand matin, Banks et Solander, accompagnés du chirurgien Monkhouse, de Green l’astronome, de leurs gens et de deux matelots pour les aider à porter leur équipage, partirent du vaisseau dans la vue de pénétrer dans l’intérieur des terres aussi loin qu’ils le pourraient, et de s’en revenir le soir. Des montagnes que l’on voyait à une certaine distance semblaient offrir à leur base un bois, puis une plaine surmontée d’un roc pelé. Banks voulait traverser le bois, dans l’espérance de trouver