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ployer son revenu non pas dans les amusemens de l’oisiveté et du repos, mais à l’étude de l’histoire naturelle ; il se livra donc à des fatigues et à des dangers qu’il est rare d’affronter volontairement, et auxquels on ne s’expose guère que pour satisfaire les insatiables désirs de l’ambition et de l’avarice.

En sortant de l’université d’Oxford, en 1763, il traversa la mer Atlantique, et visita les côtes de Terre-Neuve et de Labrador. Les dangers, les difficultés et les désagrémens des longs voyages sont plus pénibles encore dans la réalité qu’on ne s’y attend ; cependant Banks revint de sa première expédition sans être découragé ; et lorsqu’il vit qu’on équipait l’Endeavour pour un voyage dont le but était d’entreprendre de nouvelles découvertes, il résolut de s’embarquer dans cette expédition. Il se proposait d’étendre dans sa patrie le progrès des lumières, et il ne désespérait pas de laisser parmi les nations grossières et sauvages qu’il pourrait découvrir des arts ou des instrumens qui leur rendraient la vie plus douce, et qui les enrichiraient peut-être, jusqu’à un certain point, des connaissances ou au moins des productions de l’Europe.

Comme il était décidé à faire toutes les dépenses nécessaires pour l’exécution de son plan, il engagea le docteur Solander à l’accompagner dans ce voyage. Ce savant, natif de Suède, avait été élève du célèbre Linné. Son mérite ne tarda pas à être connu ; il obtint