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raient ouvert l’étui, parce qu’ils auraient vu alors que cet instrument ne pouvait leur être utile en aucune manière ; ou que, si ce moyen ne lui réussissait pas, il le recouvrerait du moins par l’ascendant qu’il avait acquis sur les chefs. Il se mit en route, accompagné d’un midshipman et de M. Green. En traversant la rivière, ils rencontrèrent Toubouraï-Tamaïdé, qui, avec trois morceaux de paille, leur montrait sur sa main la figure d’un triangle. M. Banks connut alors que c’étaient les Indiens qui avaient volé le quart de cercle, et qu’ils n’étaient pas disposés à rendre ce qu’ils avaient pris, quoiqu’ils eussent ouvert la boîte. Il ne perdit point de temps, et fit entendre à Toubouraï-Tamaïdé qu’il voulait aller tout de suite avec lui à l’endroit où l’instrument avait été porté. Le Taïtien y consentit : ils tirèrent du côté de l’ouest, et le chef s’informait du voleur dans toutes les maisons par où ils passaient ; les Indiens lui dirent de quel côté il avait tourné ses pas, et combien il y avait de temps qu’ils ne l’avaient vu. L’espoir de l’attraper bientôt les soutenait dans leur fatigue ; ils avançaient tantôt marchant, tantôt courant, quoique le temps fut excessivement chaud. Lorsqu’ils eurent grimpé une montagne éloignée du fort d’environ quatre milles, Toubouraï-Tamaïdé fit voir à M. Banks un endroit situé à trois milles au delà, et lui dit par signes qu’il ne devait pas s’attendre à retrouver l’instrument avant d’y être parvenu. Ils se repo-