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rappelèrent qu’Ouaou avait prédit que dans quatre jours nous tirerions nos grandes pièces d’artillerie. Comme c’était alors la fin du troisième jour, la situation de Toubouraï-Tamaïdé et de sa famille les alarma. Nous doublâmes les sentinelles au fort, et nos officiers passèrent la nuit sous les armes. À deux heures du matin, M. Banks fit la ronde autour de notre petit camp ; il vit que tout était si paisible, qu’il regarda comme imaginaires les soupçons que nous avions formés, en pensant que les Taïtiens méditaient une attaque contre nous. Nous avions d’ailleurs de quoi nous rassurer ; nos petites fortifications étaient finies. Les côtés méridional et septentrional étaient garnis d’un parapet de terre élevé de quatre pieds et demi, et, au delà, d’un fossé qui avait dix pieds de large et six de profondeur. Le côté de l’ouest faisant face à la baie était environné également par un parapet de terre de quatre pieds et demi, et revêtu de palissades ; il n’y avait point de fossés, parce que la marée montante venait jusqu’au pied du rempart. On avait placé au côté de l’est, situé sur le bord de la rivière, une double rangée de futailles remplies d’eau : cet endroit était le plus faible, on y monta les deux pièces de quatre ; les six pierriers furent pointés de manière qu’ils commandaient aux deux seules avenues qu’il y avait à la sortie du bois. Notre garnison était composée de quarante-cinq hommes armés de fusils, y compris les officiers et les observateurs qui résidaient à terre. Les