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avait empêché ; il ajouta qu’il avait vu aussi deux autres petits hangars de la même espèce que le premier, dans l’un desquels il y avait des ossemens humains qui étaient entièrement desséchés. Nous apprîmes depuis que c’était là la manière dont ils disposent de leurs morts.

Dès ce jour il commença à y avoir hors de l’enceinte de notre petit camp une espèce de marché abondamment fourni de toutes les denrées du pays, si l’on en excepte les cochons. Toubouraï-Tamaïdé nous venait voir continuellement ; il imitait nos manières ; il se servait même dans les repas du couteau et de la fourchette, qu’il maniait très-adroitement.

Le récit de M. Monkhouse sur le mort excita ma curiosité, et j’allai le voir avec quelques autres personnes ; je trouvai que le hangar sous lequel on avait placé son corps était joint à la maison qu’il habitait lorsqu’il était en vie, et qu’il y en avait d’autres qui n’en étaient pas éloignées de plus de trente pieds. Ce hangar avait à peu près quinze pieds de long et onze de large, avec une hauteur proportionnée : l’un des bouts était entièrement ouvert ; et l’autre, ainsi que les deux côtés, était enfermé en partie par un treillage d’osier. La bière sur laquelle on avait déposé le corps mort était un châssis de bois semblable à celui dans lequel on place les lits de vaisseaux, appelés cadres ; le fond était de nattes, et quatre poteaux d’environ cinq pieds soutenaient cette bière. Le corps était enveloppé d’une natte, et par des-