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duisent du feu avec beaucoup de facilité, et ils le répandent d’une manière surprenante. Pour l’allumer, ils prennent deux morceaux de bois sec : l’un est un petit bâton d’environ huit ou neuf pouces de long, l’autre morceau est plat. Ils rendent obtuse la pointe du petit bâton, et, en le pressant sur l’autre, ils le tournent avec vivacité entre leurs deux mains, comme nous tournons un moussoir de chocolat, élevant souvent les mains, ensuite les redescendant pour augmenter la pression autant qu’il est possible : par cette méthode ils font feu en moins de deux minutes ; la plus petite étincelle leur suffit pour l’augmenter avec beaucoup de promptitude et de dextérité. Nous avons vu souvent un Indien courir le long de la côte, et ne portant rien en apparence dans sa main, s’arrêter pour un instant à cent cinquante ou trois cents pieds de distance ; et laisser du feu derrière lui ; nous apercevions d’abord la fumée, et ensuite la flamme qui se communiquait tout de suite au bois et à l’herbe qui se trouvaient dans les environs. Nous avons eu la curiosité d’examiner un de ces semeurs de feu ; nous vîmes qu’il mettait une étincelle dans de l’herbe sèche. Après l’avoir agitée pendant quelque temps, l’étincelle jeta de la flamme ; il en mit ensuite une autre à un endroit différent dans de l’herbe qui s’enflamma de même, et ainsi dans toute sa route.

» L’histoire du genre humain présente peu de faits aussi extraordinaires que la découverte