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fixes, car dans tout le pays, nous n’avons rien vu qui ressemblât à une ville ou à un village. Leurs maisons, si toutefois on peut leur donner ce nom, semblent être faites avec moins d’art et d’industrie qu’aucunes de celles que nous avions vues, si l’on en excepte les misérables huttes de la Terre du Feu ; et même elles leur sont inférieures à certains égards. Celles de la baie de Botanique sont les moins chétives ; elles n’ont que la hauteur nécessaire pour qu’un homme puisse se tenir debout ; mais elles ne sont pas assez larges pour qu’il puisse s’y étendre dans sa longueur en aucun sens. Elles sont construites en forme de four, avec des baguettes flexibles, à peu près aussi grosses que le pouce ; ils enfoncent les deux extrémités de ces baguettes dans la terre, et ils les recouvrent ensuite avec des feuilles de palmier et de grands morceaux d’écorce. La porte n’est qu’une grande ouverture pratiquée au bout opposé à celui où l’on fait du feu, ainsi que nous le reconnûmes par les cendres. Ils se couchent sous ces huttes ou hangars, en se repliant le corps en rond, de manière que les talons de l’un touchent à la tête de l’autre ; dans cette position forcée, une des huttes contient trois ou quatre personnes. En avançant au nord, le climat devient plus chaud ; les cabanes sont encore plus minces : elles sont faites comme les autres avec des branches d’arbres et couvertes d’écorce ; mais aucune n’a plus de quatre pieds de largeur, et un des côtés en