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trionale du pays que nous venions de parcourir reçut le nom de cap York. Sa longitude est de 160° 6′ est ; sa latitude, de 10° 37′ sud. Après avoir dépassé de petites îles qui sont à l’est de ce cap, nous découvrîmes la terre devant nous, et nous crûmes d’abord qu’il faudrait retourner en arrière ; mais, en avançant, nous reconnûmes que différens canaux séparaient cette nouvelle terre de celle que nous suivions ; bientôt nous n’eûmes plus devant nous qu’une mer ouverte. Voulant nous assurer si nous avions enfin trouvé un passage pour la mer des Indes, nous débarquâmes sur une île, et nous y gravîmes une colline d’une stérilité affreuse : alors nous ne vîmes point de terre entre le sud et l’ouest. Vers le nord on découvrait un grand nombre d’îles élevées et rangées les unes derrière les autres. Tout nous persuada que nous étions parvenus à la mer des Indes.

» Le 22, après nous être rembarqués, nous aperçûmes de notre vaisseau de la fumée s’élever de la terre et des îles voisines, et des femmes nues cherchant des coquillages. Nous passâmes un grand nombre d’écueils et d’îles. Le vent s’éleva, la houle qui venait du sud-ouest nous assura plus encore que nous avions devant nous une mer ouverte. 11 était donc prouvé que le pays appelé la Nouvelle-Hollande était séparé de la Nouvelle-Guinée. Nous avions au nord-ouest un groupe d’îles qui paraissaient habitées, et qui sans doute s’étendent jusqu’à