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nous aperçûmes bientôt les bois en feu à environ deux milles de distance. Si cet accident était arrivé un peu plus tôt, les suites auraient pu en être terribles ; car il n’y avait pas long-temps qu’on avait rapporté au vaisseau la poudre et la tente qui contenait l’équipement de notre bâtiment et plusieurs autres choses très-précieuses dans notre situation. Nous n’avions pas l’idée de la violence avec laquelle l’herbe brûlait dans un climat chaud, ni par conséquent de la difficulté qu’il y avait d’éteindre le feu. Nous résolûmes de commencer par dépouiller le terrain autour de nous, si jamais nous étions obligés de dresser nos tentes à terre en pareille situation.

» L’après-midi nous embarquâmes toutes nos provisions ; nous changeâmes le vaisseau de place et nous le laissâmes flotter avec la marée ; le maître revint le soir avec la fâcheuse nouvelle qu’il n’y avait point de passage au nord par où le bâtiment pût débouquer.

» On parvint cependant à en sortir le 4 août et on donna le nom de rivière Endeavour au havre qu’on venait de quitter. Un petit ruisseau d’eau douce coule au fond ; sa situation est extrêmement commode pour y mettre un bâtiment à la bande.

» Les tortues furent le principal rafraîchissement que nous nous y procurâmes ; mais comme on ne peut pas en prendre sans aller à cinq lieues en mer, et que le temps était souvent orageux, nous n’en eûmes pas une grande