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quelques racines à peu près aussi grosses que le doigt, d’une forme assez ressemblante à celle du radis, et d’un goût très-agréable. Cette raison nous engagea à entreprendre la même course, dans l’espérance de faire connaissance avec les naturels du pays. À peine fûmes-nous arrivés au rivage, que nous en aperçûmes quatre dans une pirogue ; dès qu’ils nous virent descendre à terre, ils s’avancèrent vers nous sans aucune marque de soupçon ou de crainte. Deux de ces sauvages avaient des colliers de coquillages, qu’ils ne voulurent jamais nous vendre, malgré tout ce que nous leur en offrîmes ; nous leur présentâmes cependant de la verroterie ; après être restés très-peu de temps avec nous, ils partirent. Nous entreprîmes de les suivre, espérant qu’ils nous conduiraient dans un endroit où nous trouverions un plus grand nombre de leurs compatriotes, et où nous aurions occasion de voir leurs femmes ; mais ils nous firent entendre par signes qu’ils ne se souciaient pas de notre compagnie. Le lendemain 18, à huit heures du matin, nous reçûmes la visite de plusieurs naturels qui étaient devenus extrêmement familiers ; l’un d’eux, à notre prière, lança sa javeline, qui avait environ huit pieds de long ; elle fendit l’air avec une promptitude et une raideur qui nous surprit, quoique dans sa direction elle ne s’élevât pas au-dessus de quatre pieds de terre ; elle entra profondément dans un arbre situé à cinquante pas de distance. Ils se hasar-