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allé observer ; et, sur des raisons qu’on peut voir détaillées dans son mémoire, il suppose qu’après avoir trouvé l’île de Pâques, qu’il place au 28e. degré et demi de latitude sud et au 123e. de longitude ouest, ce navigateur gouverna au sud-ouest jusqu’au 34e. degré sud, et ensuite à l’ouest-nord-ouest ; et si effectivement ce fut là sa route, il est prouvé sans réplique qu’il n’y a point de continent au nord du 35e. degré sud. Il est vrai que M. Dalrymple dit que sa route fut différente, et que de l’île de Pâques il porta nord-ouest en suivant ensuite une direction qui est à peu près la même que celle de Le Maire ; mais il me paraît hors de toute probabilité qu’un homme qui, à sa propre requête, avait été envoyé pour découvrir un continent méridional, ait pris une route par laquelle Le Maire avait déjà prouvé qu’on ne pouvait point en trouver ; il faut cependant avouer qu’il est impossible de déterminer d’une manière sûre quelle fut la route de Roggeween, parce que, dans les relations qui ont été publiées de son voyage, on n’a fait mention ni des longitudes ni des latitudes. Quant à moi, dans ma route soit au nord, au sud ou à l’ouest, je n’ai rien aperçu que j’aie pu prendre pour un signe de terre, si ce n’est peu de jours avant de découvrir la côte orientale de la Nouvelle-Zélande. Il est vrai que j’ai vu souvent de grandes troupes d’oiseaux ; mais c’étaient ordinairement des oiseaux qu’on trouve à une distance très-éloignée des côtes ; il est vrai encore que j’ai