Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 24.djvu/291

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour l’usage de la famille. La partie du sol destinée pour le foyer est enfermée dans un carré creux par de petites cloisons de bois ou de pierre : c’est au milieu qu’on allume le feu. Le long des parois, ils étendent à terre un peu de paille sur laquelle ils se couchent.

» Leurs meubles et ustensiles sont en petit nombre ; un coffre les contient ordinairement tous, si l’on n’en excepte leurs paniers de provision, les calebasses où ils conservent de l’eau douce, et les maillets dont ils battent leur racine de fougère ; ceux-ci sont déposés communément en dehors de la porte. Quelques outils grossiers, leurs habits, leurs armes, et les plumes qu’ils mettent dans leurs cheveux composent le reste de leurs trésors. Ceux qui sont d’une classe distinguée, dont la famille est nombreuse, ont trois ou quatre habitations renfermées dans une cour ; les cloisons en sont faites avec des perches et du foin, et ont environ dix ou douze pieds de hauteur.

» Lorsque nous étions à terre, dans le canton de Tolaga, nous vîmes les ruines, ou plutôt la charpente d’une maison qui n’avait jamais été achevée, et qui était beaucoup plus grande qu’aucune de celles que nous avions rencontrées ailleurs ; les parois en étaient ornées de plusieurs planches sculptées, et beaucoup mieux travaillées que nous n’en avions encore vu ; mais nous n’avons pas pu savoir à quel usage elle avait été commencée, et pourquoi on l’avait laissée dans cet état.