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blable ; nous n’avons pas même remarqué à leur nez de trou qui pût servir à un pareil usage.

» Leurs maisons sont les plus grossiers de leurs ouvrages : à l’exception de la grandeur, elles égalent à peine les chenils d’Angleterre. Elles ont rarement plus de dix-huit ou vingt pieds de long, huit ou dix de large, et cinq ou six de haut, depuis la perche qui se prolonge d’une extrémité à l’autre, et qui forme le faîte, jusqu’à terre. La charpente est de bois, et ordinairement de perches minces ; les parois et le toit sont composés d’herbes sèches et de foin, et le tout est joint ensemble avec bien peu de solidité. Quelques-unes sont garnies en dedans d’écorces d’arbres ; de sorte que dans un temps froid elles doivent procurer un très-bon abri. Le toit est incliné comme celui de nos granges ; la porte est à une des extrémités, et n’a que la hauteur suffisante pour admettre un homme, qui se traîne sur ses mains et ses genoux pour y entrer. Près de la porte est un trou carré qui sert à la fois de fenêtre et de cheminée ; car le foyer est à cette extrémité, à peu près au milieu de l’habitation, et entre les deux côtés. Dans quelque partie visible, et ordinairement près de la porte, ils attachent une planche couverte de sculpture à leur manière. Cette planche a pour eux autant de prix qu’un tableau en a pour nous. Les parois et le toit s’étendent à environ deux pieds au-delà de chaque extrémité, de manière qu’ils forment une espèce de porche garni de bancs