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que toutes les autres choses qu’ils pouvaient y porter. Quelques femmes y mettent le duvet de l’albatros, qui est aussi blanc que la neige, et qui, étant relevé par-devant et par-derrière le trou en une touffe presque aussi grosse que le poing, forme un coup d’œil très-singulier, et qui, quoique étrange, n’est pas désagréable. Outre les parures qu’ils font entrer dans les trous des oreilles, ils y suspendent avec des cordons plusieurs autres objets, tels que des ciseaux ou des aiguilles de têtes de talc vert, auxquels ils mettent un très-haut prix, des ongles et des dents de leurs parens défunts, des dents de chien, et toutes les autres choses qu’ils peuvent se procurer, et qu’ils regardent comme étant de quelque valeur. Les femmes portent aussi des bracelets et des colliers composés d’os d’oiseaux, de coquillages ou d’autres substances qu’elles prennent et qu’elles enfilent en chapelet. Les hommes suspendent quelquefois à un cordon qui tourne autour de leur cou un morceau de talc vert ou d’os de baleine, à peu près de la forme d’une langue, et sur lequel on a grossièrement sculpté la figure d’un homme ; ils estiment fort cet ornement. Nous avons vu un Zélandais dont le cartilage du nez était percé ; il y avait fait passer une plume qui s’avançait en saillie sur chaque joue. Il est probable qu’il avait adopté cette singularité bizarre comme un ornement ; mais, parmi tous les Indiens que nous avons rencontrés, aucun n’en portait de sem-