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plumes, surtout celles de leurs ailes, diffèrent peu des écailles ; peut-être même faut-il regarder comme des nageoires leurs ailes elles-mêmes, dont ils se servent seulement pour plonger, et non pour accélérer leur mouvement, même lorsqu’ils se posent sur la surface de l’eau.

» Les insectes n’y sont pas en plus grande abondance que les oiseaux ; ils se réduisent à un petit nombre de papillons et d’escarbots, à des mouches très-ressemblantes à celles d’Europe, et à des espèces de mousquites et de moucherons, qui sont peut-être les mêmes que ceux de l’Amérique septentrionale. Nous n’en avons cependant pas vu beaucoup, et ils nous ont causé si peu d’incommodité, que nous n’avons pas fait usage des précautions que nous avions imaginées pour mettre nos visages à l’abri de leurs piqûres.

» Si les animaux sont rares sur la terre, on en trouve en revanche une très-grande quantité dans la mer ; toutes les criques fourmillent de poissons d’un bon goût. Partout où le vaisseau jetait l’ancre, et en général tout le long de la côte, surtout au sud, nous en prenions assez à la ligne et à l’hameçon pour en servir à tout l’équipage. On en put saler suffisamment pour en manger plusieurs semaines après que nous eûmes remis en mer. La diversité des poissons était égale à leur abondance ; nous avions des maquereaux de plusieurs espèces, un entre autres qui est exactement le même que celui d’Europe. Ces poissons se trouvent en troupes in-