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core en entier, mais on en avait tiré la cervelle ; la chair était molle, et on l’avait préservée de la putréfaction ; car elle n’avait point d’odeur désagréable. M. Banks acheta une de ces têtes ; mais le vieillard la lui vendit avec beaucoup de répugnance, et nous ne pûmes pas venir à bout de l’engager à nous en céder une seconde. Ces peuples les conservent probablement comme des trophées, ainsi que les Américains montrent en triomphe les chevelures, et les insulaires du grand Océan équatorial les mâchoires de leurs ennemis. En examinant la tête qu’acheta M. Banks, nous remarquâmes qu’elle avait reçu sur les tempes un coup qui lui avait fracturé le crâne. »

Quand le vaisseau fut radoubé, Cook quitta l’anse dans laquelle il avait mouillé, et qui appartenait à une grande baie qu’il nomma canal de la Reine Charlotte. Ensuite, faisant route au sud, il reconnut que l’ouverture que Tasman avait prise pour celle d’une grande baie, était l’entrée du canal qui partage la Nouvelle-Zélande en deux grandes îles. Ce canal porte avec raison le nom de détroit de Cook ; la terre au nord se nomme de Iheïnomaoué ; celle du sud, Tovy ou Tavaït Poënammou. Cook se dirigea ensuite au nord, vers le cap Turnagain, pour constater qu’aucune terre ne tenait de ce côté à la Nouvelle-Zélande ; puis retournant au sud, il doubla le cap le plus méridional de Poënammou, en s’écartant quelquefois de la côte pour reconnaître les îles qui pourraient être situées