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rent à bord, et se choisirent parmi nous chacun un ami ; l’un, qui s’appelait Matahah, prit M. Banks pour le sien, et l’autre s’adressa à moi : cette cérémonie consista à se dépouiller d’une grande partie de leurs habillemens, et à nous en revêtir. Nous présentâmes en retour à chacun une hache et de la verroterie. Bientôt après, en nous montrant le sud-ouest, ils nous firent signe de les suivre dans leurs demeures : comme je voulais trouver un havre p]us commode, et faire de nouvelles épreuves sur le caractère de ce peuple, j’y consentis.

» Je fis équiper deux canots, et je m’embarquai, accompagné de MM. Banks et Solander, de nos officiers et de nos deux amis indiens. Après un trajet d’environ une lieue, ils nous engagèrent par signes à débarquer, et nous firent entendre que c’était là le lieu de leur résidence. Nous descendîmes à terre au milieu d’un grand nombre d’insulaires, qui nous menèrent dans une maison beaucoup plus longue que celles que nous avions vues jusqu’alors. Nous aperçûmes en entrant un homme d’un âge moyen, qui s’appelait, comme nous l’apprîmes ensuite, Toutahah ; à l’instant on nous étendit des nattes ; et l’on nous invita à nous y asseoir vis-à-vis de lui. Dès que nous fûmes assis, Toutahah fit apporter un coq et une poule, qu’il présenta à M. Banks et à moi ; nous acceptâmes le présent, qui fut suivi bientôt après d’une pièce d’étoffe parfumée à leur manière, et dont ils eurent grand soin de nous