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corps au nombre d’environ cent, y compris les hommes, les femmes et les enfans ; quand ils furent assez près de nous pour se faire entendre, ils firent un geste de leurs mains en nous criant horomaï ; ils s’assirent ensuite parmi les buissons près de la grève : on nous dit que ces cérémonies étaient des signes certains de leurs dispositions amicales à notre égard. Nous marchâmes vers le lieu où ils étaient assis, et, quand nous les abordâmes, nous leur fîmes quelques présens, en demandant permission de visiter leur heppah ; ils y consentirent avec la joie peinte sur leur visage, et sur-le-champ ils nous y conduisirent : ils le nomment Ouarretaoua, et il est situé sur un promontoire, du côté septentrional et près du fond de la baie. Deux des côtés, lavés par les flots de la mer, sont entièrement inaccessibles ; deux autres côtés sont contigus à la terre ; une avenue conduit de la grève à un de ces côtés, qui est très-escarpé ; l’autre est plat : on voit sur la colline une palissade d’environ dix pieds de haut, composée de gros pieux, joints fortement ensemble avec des baguettes d’osier, qui entoure toute cette fortification. Le côté faible, près de la terre, était défendu par un double fossé ; l’intérieur était entouré d’un parapet et d’une seconde palissade ; les palissades du dedans étaient élevées sur le parapet près du bourg, mais à une assez grande distance du bord et du fossé intérieur pour que les Indiens pussent s’y promener et s’y servir de leurs armes ; les