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cette baie, il pourrait dresser des tentes en cet endroit, qui est assez vaste et fort commode ; on le défendrait aisément contre les forces de tout le pays.

» Le 11, après déjeuner, j’allai avec la pinasse, accompagné de MM. Banks et Solander, au côté septentrional de la baie, afin d’examiner le pays et deux villages fortifiés que nous avions aperçus de loin. Nous débarquâmes près du plus petit, dont la situation était la plus pittoresque qu’on puisse imaginer ; il était construit sur un rocher détaché de la grande terre, environné d’eau à la haute marée, et était percé dans toute son épaisseur par une arche qui en occupait la plus grande partie ; le sommet de l’arche avait plus de soixante pieds d’élévation perpendiculaire au-dessus de la surface de la mer, qui, lorsqu’elle était pleine, passait par cette ouverture ; le haut du rocher au-dessus de l’arche était fortifié de palissades à la manière du pays ; mais l’espace ainsi renfermé ne pouvait contenir que cinq ou six maisons ; il n’était accessible que par un sentier escarpé et étroit, par où les habitans descendirent à notre approche, et nous invitèrent à monter. Nous refusâmes cette offre, parce que nous avions envie d’examiner un fort beaucoup plus considérable de la même espèce, situé à peu près à un mille de là. Nous fîmes quelques présens aux femmes, et sur ces entrefaites nous vîmes les Indiens du bourg vers lequel nous allions s’avancer vers nous en