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tie est de deux heures : ils déterminent ces divisions avec assez d’exactitude par l’élévation du soleil, lorsqu’il est au-dessus de l’horizon ; mais il y en a peu qui, pendant la nuit, à l’inspection des étoiles, puissent dire quelle heure il est.

» En comptant, ils vont d’un à dix, nombre des doigts des deux mains ; et quoiqu’ils aient pour chaque nombre un nom différent, ils prennent ordinairement leurs doigts un par un, et passent d’une main à l’autre, jusqu’à ce qu’ils soient parvenus au nombre qu’ils veulent exprimer. Nous avons observé en d’autres cas que, lorsqu’ils conversent entre eux, ils joignent à leurs paroles des gestes si expressifs, qu’un étranger peut facilement comprendre ce qu’ils disent.

» Quand ils comptent au delà de dix, ils répètent le nom de ce nombre, et ils y ajoutent le mot plus, dix et un de plus signifient onze, dix et deux de plus signifient douze, et ainsi du reste, comme nous disons vingt-un, vingt-deux : s’ils arrivent à dix et dix de plus, ils ont une nouvelle dénomination pour ce nombre ; et lorsqu’ils ont compté dix de ces vingtaines, ils ont un mot pour exprimer deux cents. Nous n’avons pas pu découvrir s’ils ont d’autres termes pour signifier un plus grand nombre ; il ne paraît pas qu’ils en aient besoin, car ces deux cents répétés dix fois montent à deux mille ; quantité si forte pour eux, qu’elle ne se rencontre presque jamais dans leurs calculs.