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ou, comme ils les nomment, des moës qui leur servent de siéges et de lits ; elles sont composées de joncs et d’herbes, et ils les fabriquent, ainsi que tous leurs ouvrages tressés, avec une facilité et une promptitude étonnante.

» Ils sont aussi très-adroits à faire des paniers et des ouvrages d’osier. Leurs paniers sont de mille forme différentes, et quelques-uns très-artistement travaillés : ils s’occupent tous, hommes et femmes, à ce travail. Ils en fabriquent avec des feuilles de cocotier dans l’espace de quelques minutes ; les femmes, qui nous venaient voir de très-grand matin, avaient coutume, dès que le soleil était levé sur l’horizon, d’envoyer chercher quelques feuilles dont elles formaient de petits chapeaux pour mettre leur visage à l’abri : cette opération leur coûtait si peu de travail et de temps, que, le soir, lorsque le soleil baissait, elles les jetaient. Ces chapeaux cependant ne leur couvrent pas la tête ; ils ne consistent qu’en une bande qui en fait le tour, et une corne avancée qui ombrage le front.

» Ils font avec l’écorce du poërou des cordes et des lignes dont les plus grosses ont un pouce d’épaisseur, et les plus minces sont de la grosseur d’une petite ficelle : ils forment avec ces dernières des filets pour la pêche. Ils composent avec les fibres de cocos un cordage pour joindre ensemble les différentes parties de leurs pirogues, et d’autres courroies tordues ou tressées ; et ils fabriquent avec l’écorce de l’e-