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sibilité. Leurs dents sont aussi, presque sans exception, très-égales et très-blanches, et leur haleine est très-douce.

» Leurs cheveux sont ordinairement noirs et un peu rudes ; les hommes portent la barbe de différentes manières ; cependant ils en arrachent toujours une grande partie, et ils ont grand soin de tenir le reste très-net et très-propre. Les deux sexes ont aussi la coutume d’épiler tous les poils qui croissent sous les aisselles ; ils nous accusaient de malpropreté pour ne pas faire de même. Ils unissent dans leurs mouvemens la vigueur à l’aisance ; leur démarche est agréable, leurs manières sont gracieuses, leur conduite entre eux et envers les étrangers est affable et civile. Il semble qu’ils sont d’un caractère brave, sincère, étranger aux soupçons et à la perfidie, à la vengeance et à la cruauté. Nous eûmes en eux la même confiance qu’on a en ses meilleurs amis ; plusieurs de nous, et en particulier M. Banks, passèrent souvent la nuit dans leurs maisons au milieu des bois sans être accompagnés de personne, et par conséquent entièrement à leur discrétion. Il faut pourtant convenir qu’ils sont tous voleurs ; mais, à cela près, ils n’ont point à craindre la comparaison avec aucun autre peuple de la terre. Pendant notre séjour à Taïti, nous vîmes cinq ou six personnes semblables à celles que rencontrèrent MM. Banks et Solander, le 24 avril, dans leur promenade à l’est de l’île. Leur peau était d’un blanc mat ; pareille au nez d’un