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ne voulut pas le lui permettre, Tiary, fils de Ouahïtéa, souverain de Tiérébou, était aussi avec nous lors de cette visite. Nous apprîmes le débarquement d’un autre insulaire que nous ne nous attendions pas à voir, et dont nous ne désirions point la compagnie ; c’était l’habile filou qui vola notre quart de cercle. On nous dit qu’il prétendait encore faire quelques tours d’adresse pendant la nuit ; les Taïtiens s’offrirent tous avec beaucoup d’empressement à nous en garantir, et ils demandèrent à cet effet la permission de coucher au fort, ce qui produisit un si bon effet, que le voleur, désespérant du succès, abandonna son entreprise.

» Les charpentiers passèrent le 7 à abattre les portes et les palissades de notre petite forteresse ; elles nous servirent en mer de bois à brûler. Un insulaire fut assez adroit pour dérober la penture et le gond de la porte. Nous poursuivîmes à l’instant le voleur, et nos gens, après une course de six milles, s’aperçurent qu’il s’était caché parmi des joncs, et qu’ils l’avaient dépassé. On visita les joncs, le filou s’était échappé ; mais on y trouva une gratte qui avait été volée au vaisseau quelque temps auparavant ; et bientôt après, Toubouraï-Tamaïdé, notre ami, rapporta la penture.

» Nous continuâmes le 8 et le 9 à démanteler notre fort ; nos amis les Taïtiens s’y rendirent en foule ; quelques-uns, je pense, fâchés de voir approcher notre départ, et les autres voulant