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nous débarquâmes dans un district qui était le domaine d’un chef appelé Moraïtata, le tombeau des hommes, et dont le père se nommait Paahaïredo, le voleur de pirogues. Quoique ces noms parussent confirmer ce que Titéboalo nous avait dit, nous reconnûmes bientôt qu’il s’était trompé. Le père et le fils nous reçurent avec toute l’honnêteté possible : ils nous donnèrent des rafraîchissemens, et après quelque délai ils nous vendirent un gros cochon pour une hache. Une foule d’insulaires se rassemblèrent autour de nous ; nous n’en vîmes que deux de notre connaissance. Nous ne remarquâmes parmi eux aucune des quincailleries ou autres marchandises de notre vaisseau ; nous vîmes cependant plusieurs effets d’Europe. Nous trouvâmes dans une des maisons deux boulets de douze livres, dont l’un était marqué de la large flèche d’Angleterre, quoique les insulaires nous dissent qu’ils les avaient reçus des vaisseaux qui étaient à la rade dans le havre de Bougainville.

» Nous marchâmes à pied jusqu’au district qui dépendait immédiatement d’Ouahïtéa, principal chef ou roi de la péninsule. Il avait un fils ; mais nous ne savons pas si, suivant la coutume d’Opoureonéi, il administrait le gouvernement comme régent, ou en son propre nom. Ce district est composé d’une grande et fertile plaine, arrosée par une rivière que nous fûmes obligés de passer dans une pirogue. Les insulaires qui nous suivaient aimèrent mieux la