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venaient par son ordre exprès la chercher. M. Gower la leur confia ; ils s’en allèrent. Tandis qu’ils retournaient à la ville, M. Gower et les matelots restèrent à bord du canot exposés à la chaleur brûlante d’un soleil perpendiculaire. On ne permit à aucun bateau du pays de s’approcher d’eux pour leur vendre des vivres frais. Sur ces entrefaites, M. Gower aperçut beaucoup de mouvement le long de la côte ; tous les bâtimens armés en guerre furent équipés avec la plus grande promptitude. J’aurais bien voulu m’approcher de la ville, car je crois que mes forces maritimes auraient été supérieures à celles des Hollandais, si mon équipage avait été bien portant ; mais dans l’absence du canot, nous ne pûmes, malgré nos efforts réunis, réussir à lever l’ancre, quoique ce fût une des petites. M. Gower attendait dans le canot depuis cinq heures, lorsqu’on vint lui dire que le gouverneur avait chargé deux officiers de m’apporter sa réponse. À peine m’eut-il fait ce rapport, que les deux envoyés arrivèrent. La lettre qu’ils me remirent était écrite en hollandais, langue que personne du bord n’entendait. Comme ces deux officiers parlaient français, l’un d’eux la traduisit dans cette langue. La lettre portait que je devais sortir à l’instant du port, sans approcher plus près de la ville ; que je ne devais mouiller sur aucune partie de la côte, ni permettre à aucun des hommes de ma corvette d’y débarquer. Avant de faire réponse à cette