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terres australes, auxquelles on donnait quinze cents lieues d’étendue d’orient en occident. Leur découverte avait été l’objet des méditations des hommes les plus éclairés. « C’est, dit Maupertuis, l’entreprise la plus grande, la plus noble, la plus utile et la plus capable d’illustrer une nation. » D’autres écrivains partagèrent les vues et l’enthousiasme de Maupertuis. Il n’est donc pas surprenant que le projet de chercher ce prétendu continent ait fait courir les chances de plusieurs expéditions.

Kerguelen était aussi chargé de parcourir une nouvelle route que le chevalier Grenier, officier de la marine, avait indiquée comme plus courte pour aller aux Indes. Rochon, astronome, s’embarqua sur le Berrier. Il devait s’occuper des observations pour déterminer la position des lieux.

On arriva le 20 août à l’Île-de-France. La première opération de Kerguelen fut de changer de vaisseau. Il lui fallait une corvette armée de cent hommes pour lui servir de conserve. Pour diminuer la dépense, au lieu du Berrier, on lui donna les flûtes la Fortune et le Gros-Ventre. Il avait ainsi l’avantage de naviguer avec deux bâtimens légers et d’épargner cent hommes à l’état. Ces dispositions prises de concert avec le gouverneur et l’intendant, il partit vingt jours après avoir mouillé à l’Île-de-France, et fit route au nord. Il alla jusqu’au milieu des îles Maldives, prolongea l’île de Ceylan jusqu’à Trinquemalé, et le 1er. no-