Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/329

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fruits qu’ils ont récoltés, les ouvrages de leurs mains, le butin qu’ils ont fait sur l’ennemi. Le chef en retient ce qui lui convient, et abandonne le reste aux propriétaires. Si l’un d’eux avait porté quelque effet dans sa case avant d’en avoir fait hommage au prince, une peine sévère suivrait de près cette coupable omission. Si par hasard quelqu’un marche sur l’ombre du roi, il est sur-le-champ mis à mort ; mais si c’est un grand personnage, il obtient sa grâce en sacrifiant une partie de ses richesses.

Ces peuples ont dans l’intérieur des terres des villages considérables. La pluralité des femmes est permise. Les filles, avant l’âge de puberté, habitent la maison paternelle des époux qu’on leur destine. Les médecins sont en grande vénération ; cet état exige dans celui qui le professe un âge avancé. Lova-Sarega préférait les médecins de son pays aux chirurgiens du vaisseau, parce qu’il trouvait que ces derniers faisaient durer la maladie trop longtemps.

Quant à leur religion, ils pensent que les hommes, après leur mort, vont au ciel, et qu’ils reviennent de temps à autre sur la terre pour apprendre à leurs amis les bonnes et les mauvaises nouvelles, et leur indiquer les endroits où la pêche est la plus abondante.

Il paraît que le commerce ne leur est pas inconnu. Malgré la fragilité de leurs embarcations, ils font des voyages de dix ou douze jours. Ils se guident dans leur route sur le