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Ce fut le 24 août que Surville quitta les îles Bachy, dirigeant sa route au sud-est ; les calmes furent très-fréquens pendant la traversée.

Depuis le 23 septembre jusqu’au 6 octobre on eut assez constamment des signes de terre, tantôt des paille-en-cul et d’autres oiseaux aquatiques ; tantôt des fruits, des morceaux de bois, et quelquefois des arbres entiers dépouillés de leur écorce, avec leurs racines. On aperçut plusieurs fois aussi des polypes d’une espèce particulière : semblables à des peaux de serpens dépouillés, on les voit ordinairement se laisser aller au gré de l’eau, avec l’apparence d’un reptile mort ; d’autres fois ils ont un mouvement aussi prompt que le serait celui d’un serpent ; mais ce mouvement cesse bientôt, et l’immobilité y succède.

On passa la ligne dans la nuit du 23 au 24 septembre, à 145° 32′ à l’est de Paris. Jusqu’à cette époque, la mousson du sud-ouest avait soufflé constamment à quelques légères variations près. Dès qu’on fut parvenu à la ligne, on éprouva des contrariétés de vent, des calmes absolus, des pluies abondantes. On stationna, pour ainsi dire, sous la ligne jusqu’à la fin de septembre.

Les courans avaient porté avec assez de violence dans le sud depuis que l’on avait eu les premiers indices de terre ; mais, du 1er. au 6 octobre leur direction changea : on reconnut qu’ils portaient sensiblement dans le nord.

On ne pouvait plus douter qu’on ne fût dans