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rendit à Pondichéry après avoir touché à Masulipatnam et à Yanaon pour y compléter sa cargaison ; et, le 2 juin, quitta Pondichéry, dirigeant sa route sur les Philippines.

Pour mieux remplir sa mission, et contribuer à l’avantage de sa nation, il voulait passer entre les îles Nicobar, et désirait même s’y arrêter pour prendre des renseignemens sur une colonie que les Danois, disait-on, voulaient y établir ; mais comme on découvrit ces îles au moment qu’on ne s’y attendait pas, et au milieu de la nuit, la crainte de s’y briser obligea de faire voile au sud, et le vent ne permit plus de les atteindre une seconde fois.

Le 12 on vit les îles qui sont à la pointe d’Achem, et sept jours après on laissa tomber l’ancre près de la petite île de Verela , dans le détroit de Malaca. Labé, second capitaine, descendit à terre avec un détachement pour y chercher de l’eau ; mais il fut rappelé avant d’en avoir trouvé, parce qu’on apprit que des Malais, qui viennent à certains temps de l’année pécher le long de cette île, y avaient attaqué l’équipage d’un vaisseau portugais, qui avait eu beaucoup de peine à les repousser.

Le 29 on mouilla devant Malaca, où l’on fut obligé de faire un plus long séjour qu’on ne l’avait projeté, parce que l’on s’aperçut que la tête du gouvernail était brisée. Le gouverneur reçut fort bien les Français ; il facilita l’achat des vivres ; mais ayant ensuite conçu des soupçons sur la destination du vaisseau,