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et il fallait toujours être en garde contre les ruses qu’ils employaient pour tromper dans les échanges.

» Ces insulaires nous ont paru de stature médiocre, mais agiles et dispos. Ils ont la poitrine et les cuisses, jusqu’au-dessus du genou, peintes d’un bleu foncé ; leur couleur est bronzée. Nous en avons remarqué un beaucoup plus blanc que les autres. Ils se coupent ou s’arrachent la barbe ; un seul la portait un peu longue ; tous, en général, avaient les cheveux noirs et relevés sur la tête. Leurs pirogues sont faites avec assez d’art, et munies d’un balancier ; elles n’ont point l’avant ni l’arrière relevés, mais pontés ; et sur le milieu de ces ponts il y a une rangée de chevilles terminées en forme de gros clous, mais dont les têtes sont recouvertes de beaux limas d’une blancheur éclatante. La voile de leurs pirogues est composée de plusieurs nattes, et triangulaire. Ces pirogues nous ont suivis assez au large ; il en est même venu quelques-unes des deux petites îles, et dans l’une il y avait une femme vieille et laide. Aotourou a témoigné le plus grand mépris pour ces insulaires. »

Ayant trouvé un peu de calme lorsqu’il fut sous le vent de la petite île, Bougainville renonça à passer entre elle et les deux petites. À six heures du soir on découvrit du haut des mâts, dans l’ouest-sud-ouest, une nouvelle terre qui se présentait sous l’aspect de trois mondrains isolés. Le 5 au matin on reconnut