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tagnes dans l’intérieur de la partie méridionale de l’île. Il ne paraissait pas avoir plus de trente toises de diamètre, et il diminuait en grosseur en montant ; on l’eût pris de loin pour une pyramide d’une hauteur immense, que la main d’un décorateur habile aurait parée de guirlandes de feuillages. Les terrains élevés sont entrecoupés de prairies et de bosquets, et, dans toute l’étendue de la côte il règne sur les bords de la mer, au pied du pays haut, une lisière de terre basse et unie, couverte de plantations. C’est là qu’au milieu des bananiers, des cocotiers et d’autres arbres chargés de fruits, nous apercevions les maisons des insulaires.

» Comme nous prolongions la côte, nos yeux furent frappés de la vue d’une belle cascade qui s’élançait du haut des montagnes, et précipitait à la mer ses eaux écumantes. Un village était bâti au pied, et la côte y paraissait sans brisans ; nous désirions tous de pouvoir mouiller à portée de ce beau lieu ; sans cesse on sondait des navires, et nos bateaux sondaient jusqu’à terre : on ne trouva dans cette partie qu’un platier de roches , et il fallut se résoudre à chercher ailleurs un mouillage.

» Les pirogues étaient revenues au navire des le lever du soleil, et toute la journée on fit des échanges. Il s’ouvrit même de nouvelles branches de commerce ; outre les fruits de l’espèce de ceux apportés la veille, et quelques autres rafraîchissemens, tels que poules et pigeons, les insulaires apportèrent avec eux toutes sortes