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de fouiller tous ceux qui iraient à terre, et je défendis qu’aucune femme passât la rivière.

» Le 15 au matin j’envoyai M. Furneaux avec tous les canots et soixante hommes à l’ouest, pour examiner le pays, et voir ce qu’on pouvait en tirer. À midi il revint après avoir fait environ six milles le long de la côte. Il trouva le pays très-agréable et très-peuplé, abondant en cochons, en volailles, en fruits et en végétaux de différentes sortes. Les naturels ne lui opposèrent aucun obstacle, mais ne parurent point disposés à lui vendre aucune des denrées que nos gens auraient bien voulu acheter. Ils lui donnèrent cependant des cocos et des bananes, et ils lui vendirent enfin neuf cochons et quelques poules. Le lieutenant pensa qu’on pourrait facilement les amener par degrés à un commerce suivi ; mais la distance du vaisseau était trop grande, et il fallait envoyer trop de monde à terre pour y être en sûreté. Il vit beaucoup de grandes pirogues sur le rivage, et quelques-unes en construction. Il observa que tous leurs outils étaient de pierre, de coquilles et d’os, et il en conclut qu’ils n’avaient aucune espèce de métal. Il ne trouva d’autres quadrupèdes chez eux que des cochons et des chiens, ni aucun vaisseau de terre ; de sorte que tous leurs mets étaient cuits au four ou rôtis. Dépourvus de vases où l’eau pût être contenue et soumise à l’action du feu, ils n’avaient pas plus l’idée qu’elle pût être échauffée que rendue solide. Aussi, comme la reine était un jour