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ronné de plusieurs centaines de pirogues remplies d’Indiens qui paraissaient attendre son naufrage prochain : heureusement une brise de terre s’éleva, et aida à le détacher. Un instant après qu’il fut en sûreté, le vent fraîchit ; mais quoiqu’il tomba ensuite assez promptement, la lame était si haute, et brisait avec tant de violence contre les roches, que, si le vaisseau fut demeuré engagé une demi-heure de plus, il eût infailliblement été mis en pièces.

On trouva bon mouillage partout dans la nouvelle baie. « Le 24, à six heures du matin, dit Wallis, on commença à touer le vaisseau dans la baie. Bientôt un grand nombre de pirogues vinrent le long du gaillard d’arrière ; je chargeai le cantonnier et deux officiers d’acheter les provisions qu’elles portaient, en défendant à toute autre personne du bord de commercer avec les Indiens. À huit heures, le nombre des pirogues était considérablement augmenté ; les dernières qui vinrent étaient doubles, très-grandes, et portant chacune une quinzaine d’hommes forts et vigoureux. J’observai avec quelque inquiétude qu’elles étaient plutôt préparées pour le combat que pour le commerce, car on ne voyait au fond que des pierres. Comme j’étais encore très-incommodé et faible, je recommandai à M. Furneaux, mon premier lieutenant, de tenir une partie de notre monde toujours sous les armes, tandis que le reste de l’équipage était occupé à remorquer le vaisseau. Cependant il arrivait continuelle-