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eux toutes les difficultés qui devaient les empêcher d’aller plus loin ; car, s’étant adressés au premier gentilhomme de la chambre, Pless, qui avait engagé un négociant à équiper un vaisseau pour la baie de Disko, cet homme de cour reçut assez mal des gens qui, n’ayant ni le caractère ni la science propre à l’apostolat, voulaient s’ingérer dans une mission où les talens et les travaux de l’infatigable Égède avaient échoué jusqu’alors ; mais s’étant convaincu que la foi suffit pour coopérer efficacement aux progrès de la foi, Pless sollicita lui-même les bontés du roi pour qu’il fût permis à ces nouveaux missionnaires d’aller au Groënland. Le monarque écrivit de sa propre main à Égède de les bien accueillir, et de favoriser les efforts de leur zèle pour la conversion des infidèles.

Pless leur demanda cependant comment ils vivraient au Groënland. Du travail de nos mains, de la bénédiction du ciel, répondirent-ils ; nous cultiverons la terre et nous bâtirons une maison pour n’être à charge à personne. Mais il n’y a point de bois en ce pays-là, leur dit-on. Eh bien, nous y creuserons des fosses et nous y logerons. Non, répliqua le courtisan ; voilà cinquante écus d’Allemagne pour commencer à pouvoir vous pourvoir des matériaux et des outils nécessaires à la construction d’un logement. À l’exemple de ce seigneur, les grands de la cour voulurent contribuer à l’approvisionnement de ces missionnaires : ceux-ci