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fait jour tout le temps de la nuit : j’en profitai pour aller à minuit pêcher du hareng dans un autre canton.

» Le 3, je fis une admonition à deux filles qui étaient aller chasser à mon insu avec d’autres hommes que leur chef de famille. Elles reconnurent leur faute, et n’y retombèrent plus. L’après-midi, je fis la fête d’Amour et le catéchisme à vingt-deux enfans. Je parlai à un homme veuf qui voulait se remarier à la façon de son pays, c’est-à-dire, vivre en concubinage. C’était un catéchumène ; je lui fis sentir l’indécence de cette conduite ; et, pour le sauver de la tentation, je l’engageai à retourner chez lui…

» Le 5 , je prêchai. Le 6, j’allai à la chasse. Simon (c’est un Groënlandais baptisé) prit un daim dont il régala toute la troupe. Durant le repas, il dit : « Je n’ai plus honte de me laisser guider comme un enfant par nos prédicateurs ; je sais par expérience que leur société est bonne ; ils n’ont point envie de nous dominer comme quelques-uns d’entre nous le pensent et le débitent. »

À ce journal de la pêche Crantz demande la permission d’en joindre un autre de la chasse. C’est Matthieu Stach qui va nous le donner.

« Le 3 septembre, dit-il, quelques Groënlandais allèrent à la chasse des rennes, et comme nous n’aimons pas à les laisser aller sans instruction, je les suivis. Dans une baie nous fûmes accueillis d’un grain qui sépara nos bateaux. Je fus obligé de louvoyer dans la baie, ne pou-