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de terre, puis fuyait au sud. Ils la nommèrent le cap de Nassau. Deux lieues plus loin, on trouve deux îles, dans la plus petite desquelles, et la plus avancée au nord, ils découvrirent des hommes. Quelques matelots y furent envoyés dans une chaloupe. À leur approche, les sauvages montèrent sur les rochers, et du sommet, leur jetèrent des pingoins ; mais ils leur faisaient signe en même temps de se retirer. Les Hollandais, ne laissant point d’avancer, reçurent bientôt une nuée de flèches. Cependant ils descendirent dans l’île, et leur hardiesse fit disparaître aussitôt les sauvages. Ils aperçurent sur la pente de la colline une caverne dont l’accès leur parut difficile ; mais ils s’obstinèrent à en approcher par des lieux fort escarpés, dans l’opinion qu’elle servait de retraite aux insulaires ; en effet, ils y en trouvèrent plusieurs qui se défendirent long-temps à coups de flèches, et qui se firent tuer jusqu’au dernier. Quoique la plupart des Hollandais fussent blessés, ils entrèrent alors dans la caverne, où ils trouvèrent des femmes entassées les unes sur les autres et sur leurs enfans, pour les garantir des coups. On prit quatre garçons et deux filles. Un de ces jeunes sauvages ayant appris assez promptement la langue hollandaise, on sut de lui l’état et le nom du pays.

Cette nation s’appelle Enoo. Elle habite un pays qui se nomme Cossi. La petite île porte le nom de Talke ; et l’autre, qui est plus grande, celui de Castemme. On y trouve une grande