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L’île principale reçut le nom de Santa-Cruz. Le général envoya la frégate pour reconnaître le volcan et chercher l’amirante. Cette recherche et deux autres qui eurent lieu ensuite furent infructueuses. Comme les vaisseaux s’approchaient de la terre, on vit arriver une petite pirogue à la voile, qui fut bientôt suivie de cinquante autres. Les Indiens poussaient de grands cris, et semblaient, par leurs signes, appeler les gens des vaisseaux, qui leur répondirent par d’autres signes pour les inviter à s’approcher ; mais en même temps ils se tenaient sur leurs gardes.

Lorsque les pirogues furent à portée, on reconnut que ces insulaires étaient aussi noirs que les nègres d’Afrique ; tous avaient des cheveux crépus, qu’ils teignent en blanc, en jaune, en rouge, et en d’autres couleurs. Ils se rasent le devant de la tête, et se rougissent les dents. Ils étaient nus, à l’exception des parties naturelles, qu’ils couvrent d’une étoffe très-fine. La plupart avaient sur le visage et sur le corps des figures diversement dessinées, et des raies de différentes couleurs, mêlées d’un noir luisant, et imprimées sur la peau en traits ineffaçables. Ils portent des colliers, des bracelets, des ceintures faites avec des dents de poissons, de la nacre de perle et des coquillages, et même de petits grains d’or ou de bois noir. Leurs pirogues sont de deux espèces ; les unes, qui ne sont que des troncs d’arbres creusés, servent pour la navigation le long des côtes ; d’autres,