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long-temps attendue. La capitane mit en travers et fit des signaux aux autres vaisseaux. La flûte et la frégate répondirent seules. Au jour, on ne vit plus l’amirante, et depuis l’on n’eut plus de nouvelles de ce vaisseau.

La terre que l’on avait découverte parut fort étendue ; on s’assura par la suite que c’était une grande île qui peut avoir quatre-vingt-dix ou cent lieues de circuit ; elle était couverte d’arbres jusque sur la cime des plus hautes montagnes. Les bois sont si épais, que l’on ne découvre le sol que dans les endroits défrichés par les Indiens pour leurs plantations. On mouilla dans un port de la côte nord.

Au nord de cette île, à huit lieues de distance, on en vit une autre remarquable par un volcan qui vomit continuellement des flammes. Dans le nord-est de l’île du volcan, à sept ou huit lieues de distance, sont plusieurs petites îles habitées, entourées d’un récif. On reconnut aussi plusieurs autres grandes îles autour de l’île principale, et dans le sud-est d’autres moins grandes ; les unes et les autres habitées.

L’île du volcan est absolument aride ; ses côtes escarpées n’offrent ni port, ni lieu propre au débarquement. Peu de jours après que l’on eut mouillé dans le port de la grande île, le sommet du volcan sauta en l’air avec une violente explosion. Le bruit de cette éruption fut entendu jusqu’au port, et la commotion se fit sentir jusqu’aux vaisseaux qui étaient à dix lieues de distance.