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L’escadre ravitaillée quitta Santa-Cristina le 5 août, et continua de faire route dans l’ouest. Le quatrième jour après le départ, le général annonça aux équipages que ce jour même ils verraient les terres qu’ils cherchaient.

On ne conçoit pas son calcul : il supposait que les îles de Salomon étaient éloignées de quinze cents lieues de la côte du Pérou ; il estimait n’en avoir parcouru que mille quand il attérit aux Marquesas ; or, comment pouvait-il espérer de faire cinq cents lieues dans quatre jours ? L’historien espagnol ajoute que l’équipage, voyant pendant plusieurs jours que la prédiction du général ne se réalisait pas, en fut déconcerté, d’autant plus que l’eau commençait à manquer ; mais on avait fait de l’eau à Santa-Cristina, ce qui peut faire supposer que l’article est déplacé dans l’historien espagnol, et que son véritable lieu ne doit être qu’après la rencontre dont on va parler.

On avait déjà parcouru quatre cents lieues depuis Santa-Cristina, lorsque, le 20 août, l’on découvrit quatre petites îles basses où l’on apercevait des plages de sable, et qui étaient couvertes de cocotiers très-hauts et d’autres arbres. Ces quatre îles sont disposées en carré, et occupent un espace d’environ huit lieues de circuit. Un banc de sable, qui les enveloppe depuis le sud-ouest par le nord jusqu’à l’est, en défend l’accès dans cette partie, et on distingue une roche élevée sur la pointe du récif qui porte dans le sud-ouest. On fit quelques