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tèrent tous dans la mer, et regagnèrent à la nage leurs canots. Un seul se tenait ferme au pied d’une table, sans qu’il fût possible de lui faire lâcher prise, jusqu’à ce qu’un soldat le blessât à la main de la pointe de son épée. Les autres, auxquels il montra sa blessure, le prirent dans leurs canots. Ce fut le signal de la bataille. Les Indiens commencèrent par attacher une corde au mât de beaupré du vaisseau pour le tirer à terre ; leurs efforts furent inutiles. L’un d’eux, qui portait un parasol de palmier, les rangea en bataille : un autre vieillard, remarquable par la longueur de sa barbe, menaçait les Espagnols du geste et des yeux. Tous s’animaient au combat. Quelques-uns agitaient des bâtons en guise de lances, faisant mine de vouloir les darder. D’autres lançaient des pierres avec leurs frondes : un soldat fut blessé. On fut obligé de faire feu. Le vieillard fut tué avec neuf autres insulaires, quelques-uns furent blessés, les hostilités cessèrent. Trois d’entre eux vinrent demander la paix ; ils paraissaient désirer qu’on mouillât dans leur port ; on ne le voulut pas ; ils se retirèrent en laissant quelques cocos.

Cette île fût nommée la Madalena. Elle parut avoir dix lieues de tour ; elle est extrêmement peuplée, belle, haute et montueuse du côté de la mer. Le port est à la côte du sud. Mendaña, qui ne la reconnaissait pas, assura son équipage que ce n’était pas celle qu’ils cherchaient.

À peu de distance de cette île, on en vit