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rent aller relâcher au Brésil. L’amiral, malgré sa répugnance, fut obligé d’y consentir. On abandonna inhumainement sur la côte, près le cap Froward, les malades de l’équipage. Rentrée dans l’Océan atlantique, des coups de vent terribles accueillirent la flotte. Davis, le même qui avait découvert, le long du Groënland, le détroit auquel on a donné son nom, commandait en second sous Cavendish. Il saisit cette occasion pour le quitter. Il découvrit sur sa route une terre qui fut plus tard vue par Hawkins ; et, après des fatigues sans nombre, il arriva, en juin 1593, à Berhaven en Irlande. Cavendish s’était engagé deux fois dans le détroit, et toujours les vents l’avaient repoussé ; le dépit et le chagrin s’emparèrent de lui ; il mourut en mer le 11 juillet 1593, après avoir écrit une relation de ses désastres ; elle est datée de de latitude nord. La flotte, qui avait été maltraitée par les Portugais sur la côte du Brésil, arriva en Irlande en très-mauvais état.

L’entreprise de Jean Chiley n’avait pas été plus heureuse. Encouragé par le succès du premier voyage de Cavendish, il partit de Plymouth le 5 août 1589, avec trois vaisseaux et deux pinasses. Un seul arriva au port Désiré, où il attendit vainement les autres. Il entra dans le détroit le 1er. janvier 1590 : un coup de vent lui enleva sa chaloupe et les hommes qui la montaient ; débarqué au port Famine, les sauvages lui tuèrent sept hommes. Il s’a-