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rils du détroit que Magellan leur avait appris à surmonter ils avaient à joindre les obstacles dont ils étaient menacés par les Espagnols.

Personne ne profita plus heureusement du nouveau passage découvert par Magellan que le fameux Francis Drake, qui, en 1577, imagina d’aller par cette route surprendre les Espagnols sur les côtes du Chili, du Pérou et du Mexique, où ils croyaient qu’il était presque impossible d’arriver par le grand Océan. Il partit le 15 novembre avec une flotte de deux bâtimens, une flûte, une barque et une chaloupe ; et le 5 avril de l’année suivante il arriva heureusement à la vue du Brésil. Les vents ne le favorisèrent pas moins jusqu’à la rivière de la Plata, et de là jusqu’au port que Magellan avait nommé Saint-Julien.

L’escadre ayant quitté le port Saint-Julien le 17 août 1578, entra le 20 dans le détroit de Magellan. Le canal parut fort sinueux, comme s’il eût été sans passage. Cette incertitude décida le général à jeter l’ancre, et à s’embarquer dans un canot pour aller lui-même à la découverte du passage. Il eut bientôt reconnu la possibilité de faire route par le nord. En revenant au mouillage, il fit la rencontre d’un canot qui portait plusieurs Indiens. Les Anglais eurent le bonheur de sortir du détroit et d’entrer dans le grand Océan dès le 6 septembre, c’est-à-dire de faire en dix-sept jours un passage où des navigateurs moins heureux ont employé jusqu’à neuf mois. Ils furent jetés le 7, par une